A)
Une image sociale négative
Mise
à part les problèmes avec la législation, les tags font toujours
polémique du côté de la population. Nous avons pu constater à
travers notre sondage qu'une majorité n'est pas contre cette forme
d'art, mais il reste encore beaucoup de personnes s'y opposant.
Toujours
grâce à notre sondage, nous avons eu l'opportunité de ne pas
seulement poser notre question, mais de pouvoir discuter avec les
personnes de la raison pour laquelle leur avis était favorable ou
non. Certaines personnes nous disaient qu'elles n'avaient rien contre
les œuvres recherchées artistiquement, « jolies », même
si la beauté reste subjective, mais que les écritures n'était pas
tolérable, inutile.
Si
certaines personnes voient la différence entre les gribouillages
(insultes...) et les graffitis, d'autres on tendance à « tout
mettre dans le même sac ». C'est en partie pour cela que les
street artistes voulant réaliser une « vraie oeuvre »
ont souvent du mal à expliquer leur démarche au sein de la
population, et à se faire comprendre.
Le
street art est largement assimilé à la classe sociale « basse »
de la société. Par exemple, dans le film « Vandal » de
Hélier Cisterne que nous avons déjà évoqué, le personnage
principal, Chérif, est un jeune solitaire. Il est issu d'une classe
sociale plutôt basse, et sa mère a un salaire peu élevé. Son
travail avec son oncle, en maçonnerie, est également classé, selon
le cliché, dans une classe sociale basse. Son adhésion au street
art dans un groupe de jeunes cagoulés travaillant la nuit
illégalement est une accentuation de ce côté rebelle qui le
caractérise durant tout le film. Le jeune trouve un refuge dans cet
art enivrant car interdit, et lui apporte quelque chose de nouveau
dans sa vie monotone.
B) Des messages dérangeants
Comme
nous l’avons dit plus haut, le street art a la particularité de
véhiculer des messages, qu’ils soient politiques, sociaux ou
religieux. En effet, depuis que l’art de rue s’est répandu dans
le monde entier, on trouve partout sur les murs des œuvres destinées
à parler à tous. Chacun est concerné par ces grands thèmes, et la
rue est le meilleur endroit où toucher le plus de personnes.
1)
Des messages politiques
Oeuvre de Mogul, à Stockholm
En
juillet 2014, selon Art Media Agency, Barack Obama se rendait à Los
Angeles dans le cadre de la remise de la National Medal of Arts,
quelques jours après que Shonda Rhimes, la célèbre créatrice de
la série Scandal ait organisé une réception invitant le président
américain et quelques hauts sympathisants afin de récolter des
fonds pour le parti démocrate. Certains ont payé leur place entre
1000 et 32 400 dollars. Un ou plusieurs street-artistes de Los
Angeles ont alors produit une série d’affiches placardées partout
dans la ville, sur les bancs, les poubelles, les compteurs
électriques, sur laquelle apparaît le président américain en noir
et blanc, et au-dessus de lui écrit en lettres rouges « SCANDALS ».
L’arrière-plan de l’image est composé de mots liés aux grandes
polémiques auxquelles ont fait face les Etats-Unis récemment, comme
Lybie, Syrie, invasion ou encore NSA (National Security Agency). Ces
affiches qu’on pourrait qualifier d’anti-Obama sont des messages
clairs en défaveur du président, des reproches et des rancunes qui
lui sont directement adressés. Ce sont donc des messages politiques,
lesquels touchent tout aussi directement la population des rues
américaines, qui la fait réfléchir, et qui remet ainsi en question
la légitimé de Barack Obama.
Un
banc de Los Angeles utilisé pour la campagne d’affiches en 2014
Ainsi,
la ville est utilisée comme toile pour faire passer des messages qui
dénoncent et qui mettent mal à l’aise, surtout lorsqu’ils
évidents et visibles comme ici.
2)
Des messages sociaux
Fresque
de Mr Thoms à Ferentino, en Italie
Le
street art est, en plus d’un art pour le plaisir des yeux, un moyen
de communication, permettant la réflexion et une opinion personnelle
des passants. C’est cela que cherchent le plus souvent les œuvres
qui véhiculent des messages relevant du domaine social. C’est le
cas de l’œuvre de Paulo Ito, au Brésil, qui dénonce les sommes
faramineuses dépensées pour le Mondial de Football de 2014, alors
que la population brésilienne est très pauvre, manque de logements
et de nourriture.
Œuvre
de Paulo Ito, peinte sur le mur d’une école de Sao Paulo, 2014
L’œuvre
de Sao Paulo a été partagée plus de 50 000 fois sur facebook.
Elle dénonce clairement l’injustice qui règne au Brésil, où le
sport a pris plus d’importance que la survie des êtres humains du
pays. On entre dans la controverse, dans la polémique. L’artiste
dit avec sa peinture tout haut ce que les autres pensent tout bas, là
où la voix de la population n’a aucun impact sur la façon de
fonctionner de ses dirigeants. C’est, encore une fois, une
invitation à la réflexion. C’est un message qui accuse, et donc
un message qui dérange. Le street artiste porte un regard sur la
société qui l’entoure et la « juge » en quelques
sortes par son art.
3)
Des messages liés à la religion
Oeuvre
de Banksy, « Jesus Christ with shopping bags »
Néanmoins
on trouve sur les murs convertis au street art toutes sortes de
messages, et dans bien des domaines. Ainsi les idées liées à la
religion y trouvent elles aussi leur place. Nous prendrons comme
exemple l’œuvre de Combo, street artiste parisien. Composée d’une
affiche et d’un tag, elle invite à une entente pacifique entre les
différentes religions, et utilise pour cela les symboles des trois
grandes religions monothéistes, l’islam, le judaïsme, et le
christianisme.
Œuvre
de Combo, à Paris, 2015
Selon
FranceTV info, cette même invitation a conduit à une agression, le
30 janvier 2015, de la part de 4 jeunes envers l’artiste, après
son refus d’effacer son travail. Une fois encore, le message
dérange. Les désaccords au sein de la société ne permettent pas
l’adhésion de tous à l’idée véhiculée, elle amène donc à
une tension qui, ici, se traduit par la violence. Néanmoins cette
tension, présente à chaque message dérangeant donné par les
street artistes, peut amener, plus simplement, à la destruction de
l’œuvre, ce qui nous ramène donc à l’idée que le street art
n’est pas totalement accepté.
Au
final, nous pouvons constater que les difficultés pour l’art de
rue à s’intégrer ne sont pas dues qu’au fait qu’il est jugé
comme dégradant la ville, mais également, voire surtout pour
certains travaux, parce qu’il dénonce le système sociétal. En
effet, dans le monde du street art, toutes les œuvres ne sont pas
uniquement faites pour embellir la ville. Certaines sont produites
afin de remettre en question une idée, ou afin de dénoncer un
système. Elles sont donc sujettes à décrédibiliser, à remettre
en question. C’est aussi en raison cette facette de juge et
d’accusateur que le street art a tant de mal à s’intégrer comme
un art véritable.
C) Les street artistes qui rencontrent des problèmes avec la police
Thoma
Vuille, 37 ans, plus connu sous le nom de Monsieur Chat, est un
street artiste franco-suisse, avance sur un fil fragile entre
marginalité et marketing, illégalité et légalité. Créateur de
la série graphique de M. Chat personnage félin souriant crée dans
les rues d'Orléans dans une démarche alliant optimisme et culture
de proximité.
Ce
chat a été dessiné par une petite fille lors d'un atelier qu'il
donnait dans une école élémentaire. Le dessin du chat vert lui a
tout de suite plut, car il dégage un image très positive, qu'il a
ensuite peaufiné. « Elle est ma muse en quelque sorte ».
Le chat est alors devenu jaune, et a été peint pour la première
fois à l’acrylique par Thoma Vuille sur un mur dans la ville
d'Orléans, en 1997. Par la suite il continué à exposer ses chats
jaunes de manières illégal dans la ville, mais grâce a la
notoriété qu'il a acquise, il a créer de nombreux partenariats
avec la ville de Paris notamment et a réaliser un M. Chat d'une
taille incroyable au sol sur l'Esplanade du centre Pompidou. Le
graffeur expose également à l'étranger par exemple en Espagne, à
Cuba, au Vietnam, à São Paolo, et vends également des produits
dérivées en Corée du Sud , comme des chaussures estampillées M.
Chat. Thoma Vuille ne graffe plus uniquement dans la rue, mais
certaines œuvres sont aussi vendues au enchère chez Artcurial (qui
est la première maison française de ventes aux enchères)
Dans
un article paru dans le monde le 2 janvier 2015, il nous explique que
c'est grâce au graffiti qu'il à réussi à échapper à la
délinquance. A l'adolescence il ne savait pas quoi faire et
redoublait années après années dans un lycée technique. C'est
d'ailleurs grâce au métier de son père, maçon, qu'il a décider
de continuer, à sa manière, sur les toits et dans les endroits
impraticables d'étaler son identité et d'afficher les chats jaunes
aux sourires.
Esplanade
du centre Pompidou, Paris
Depuis
quelques années il n'a plus a caché son identité par peur des
poursuites, grâce à la notoriété qu'il a acquit avec la grande
diffusion de ses œuvres et l'accueil positif du public
Mais
il fait tout de même parti des artistes qui ont eu des problèmes
avec la justice, et notamment récemment avec la RATP. Cette dernière
réclame une amende de 1800 euros pour les dommages et intérêts
pour les ''dégradations'' qu'il a causé dans la station de métro
de Chatelet à Paris.
Mais
le célèbre street artiste refuse de payer cette somme, estimant
qu'il est victime d'une injustice : «
Je ne suis pas quelqu'un de malveillant, assure
l'artiste. Je
respecte les gens et les lieux où je peins. Je suis passé plusieurs
fois à Châtelet il y a trois mois alors que les travaux
commençaient. J'ai trouvé les murs gris tristes et de toute façon,
je savais qu'ils allaient recouvrir mes graffitis par du carrelage »,
a-t-il déclaré au Figaro le 2 septembre.
Le
graffeur se défend donc d'essayer d’embellir les murs pour un
court moment et non de les détériorer ou de les abîmer. La
société de la RATP ne l'entends pas de cette oreille et a conduit
l'artiste devant le tribunal correctionel de Paris le 29 octobre
dernier. Ce jugement c'est finalement très vite terminé, juste le
temps à l'avocate de Thoma Vuille de déposer une demande en nullité
accepté par le tribunal. Cette demande a été formulé suite à la
découverte de l'avocate que les articles de loi visés par la RATP
avaient été abrogés. Maitre Tricoire, son avocate (passionnée
dans la défense des artistes et de la liberté d'expression) aurait
aimé plaidé le fond, mais elle n'en a pas eu le temps.
L'artiste
disposait également d'un soutien de poids, le maire du XIIIème
arrondissement de Paris, Jérôme Coumet, qui lui a autorisé un mur
pour un fresque, et le maire de la ville d'Orléans, la ville des
débuts de Thoma Vuille . Le maire d'Orléans déclare d'ailleurs que
« Thoma
Chat, est un homme dont on a besoin pour modifier notre relation à
ce qui nous entoure »
Une
pétition adressée à la RATP a aussi été lancée sur Internet
pour défendre la créativité de l'artiste, qui recueille
actuellement plus de 6 000 signataires, dont plusieurs élus
parisien, qui ont affiché publiquement leurs soutien au street
artiste.
Métro
de Châtelet
CITATION :
-
« je suis passé du graffiti qui opère dans la transgression
des lois au street art qui s'affranchit du graffiti pour joindre la
tradition des muralistes. Par ailleurs, avec l'explosion de la bulle
Internet, il n'est plus question de faire un graffiti dans son coin.
La diffusion et la médiatisation sont immédiates. Ce qui entraîne
une professionnalisation. En ce qui me concerne, celle-ci va avec la
maturation. Mais elle ne plaît évidemment pas pas toujours aux
puristes qui continuent à revendiquer un art transgressif »
coucou les geekosss
RépondreSupprimerc est alizouille et lulu ma gueule
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