A)
La transition de la rue au musée et l'intégration dans le marché
de l'art
1)
La transition de la rue aux musées
Expostion
« Au delà du street art » au Musée de la Poste à Paris
du 28 novembre 2012 au 30 mars 2013
L'art
du street art, malgré les nombreuses lois qui freinent sa
reconnaissance, commence à être reconnu dans le monde entier. En
effet, on assiste à une ouverture grandissante de la part des musées
pour ceux qui sont vus comme des « voyous », et ce depuis
déjà le siècle dernier.
Keith
Haring, étudiant en arts-plastiques à la School of Visual Arts de
New York, tagua de 1978 à 1980 dans la rue et dans le métro. Et en
1981, sa renommée grandit largement. Il expose aux Etats-Unis, puis
en Europe et au Japon, dans galeries et musées.
Jean-Michel
Basquiat, allias Samo, lui aussi tagueur des métros, expose en 1981
dans les galeries des Etats Unis, de la Suisse et du Japon.
Lenny
Mc Gurr, allias Futura 2000, après les tags des métros, passera lui
aussi à l'exposition, d'abord à la Fun Gallery de New York, puis
commence une carrière internationale, en passant par l'illustration
de la campagne de promotion de ceux qui maudissaient auparavant son
travail, la RATP, en 1984. En 1983, la galerie de Sidney Janis à New
York ouvre ses portes aux tagueurs et leur consacre une exposition.
Affiche
de présentation de l'exposition de graffiti à la galerie de Sidney
Janis à New York en 1983
Aujourd'hui,
la question du street art intégré aux musées est encore discutée.
Pour Franck Le Feuvre, responsable de la galerie Le Feuvre à Paris,
les différentes expositions dédiées au street art comme celle de
la Tate Modern de Londres en 2008, ou la « Tag et graff, la
collection Grallizia » au Grand Palais en 2009, sont des
preuves que le street art a désormais sa place dans les musées.
Selon lui, « les institutions ne peuvent pas ignorer un
mouvement d'une telle ampleur » argument qu'il a donné dans
une enquête menée par le magazine « connaissance des arts ».
En
revanche, pour Frédérique Calandra, le maire du XX ème
arrondissement de Paris, le street art n'a pas sa place dans les
musées. Dans une interview donnée au même journal « connaissance
des arts », il dit « le street art au musée ? Je le
trouve mieux adapté à la rue : né dedans et fait pour ».
Selon lui, les artistes créateurs des œuvres de rue doivent rester
« sauvages et libres ». Le maire voudrait apporter aux
habitants de Paris, qui pour la plupart ne fréquentent ni musées ni
galeries, un art disponible directement dans la rue. Il dit « un
graffeur qui travaille devant les passants, c'est comme un atelier à
ciel ouvert ». L'élu va même jusqu'à encourager les villes à
s'ouvrir davantage au street art, en réservant certains espaces au
graff, comme il l'a fait lui même devant le Carré de Baudouin en
invitant, en 2009, les artistes Mesnager, Nemo et Mosko à venir
peindre le mur à l'entrée du bâtiment, dont nous reparlerons plus
loin.
Mais
on peut se demander quelle est la position des principaux concernés
par cette intégration au sein des musées : les artistes aux
mêmes.
Pour
le graffeur Dan 23 dont nous avons pu faire la rencontre, c'est
toujours dans la rue que son art peut être le plus vu. En effet, la
population dans les musées est bien inférieure à celle des rues,
et c'est encore là que ses œuvres sont les plus remarquées.
Sur
un plan plus technique, l'artiste nous disait préférer la rue en
raison de la diversité des supports auxquels il faut s'adapter,
supports qui feront, selon ses propres mots « partie intégrante
du graffisme de l'oeuvre », et qui ne se résument pas,
contrairement aux productions destinées aux musées, à une toile.
L'artiste
Stoul nous confiait en revanche ne pas pouvoir choisir entre rue et
musée. « Dans la rue j'ai pu me faire connaître, exposer mes
œuvres aux yeux de tous, mais cela reste gratuit, je n'y gagne pas
ma vie. Dans les galeries je vends mes tableaux, l'un et l'autre sont
complémentaires » nous disait-elle.
Pour
les street artistes, l'intégration de leurs oeuvres au sein des
musées est donc aussi un enjeu financier. Elle leur permet de vivre
de leur art, ou au moins de gagner grâce à lui un revenu
supplémentaire.
2)
L'intégration dans le marché de l'art
Mais
qui dit accès aux musées, dit accès au marché de l'art. Favorisé
par son entrée progressive dans les galeries, le street art gagne en
popularité, popularité remarquable notamment à travers les ventes
aux enchères. Mais c'est un mouvement qui va dans les deux sens,
puisque les ventes aux enchères urbaines incitent également les
musées et les galeries à se lancer dans cette nouvelle facette de
l'art, selon Arnaux Oliveux, spécialiste de l'art contemporain chez
Artcurial, maison de vente aux enchères.
On
assiste à des phénomènes de vente records. Une œuvre de Banksy
par exemple, a été arrachée de son mur d'origine pour être
vendues aux enchères, où les prix adjugés dépassent de loin les
estimations premières. « Girl and Balloon » a été
vendue le 27 juin 2012 au prix de 130 796 euros, dont il n'a
d'ailleurs rien touché. Réagissant à cette vente via son compte
facebook, il a déclaré :"I
can't believe you morons actually buy this shit".
Littéralement, « je ne peux pas croire que des abrutis
achètent cette merde ». On peut encore citer la boite aux
lettres de C215, acquise au prix de 23 200 euros, à 300% au dessus
de son prix estimé, le 22 janvier 2013.
La
boite aux lettres de C215
« Girl and
Balloon », de Banksy
Ainsi,
le street art gagne sa place dans le marché de l'art au fur et à
mesure que sa popularité grandit. Selon « Strip Art le Blog »,
le chiffre d'affaire lié à l'art urbain représentait un total de
566 992 euros en 2011, chiffre d'affaire qui n'a fait qu'augmenter
depuis. En 2012, il représentait 1 008 206 euros, puis 1 297 151 en
2013, soit une augmentation de plus de 100% en trois ans. C'est donc
tout un marché qui se construit autour du street art, un marché en
pleine expansion.
3)
Lorsque la rue devient le musée : les exemples de Lille et
Paris
Au
printemps 2013, la ville de Lille associée à la Biennale
Internationale d'Art Mural, a dédié certains de ses murs à dedes
tagueurs nationaux et internationaux, et proposé un plan de parcours
à vélo pour découvrir les œuvres réalisées. Cinq autres villes
de la région ont participé à l'exposition, dont les œuvres,
vernies et protégées, devraient durer au minimum quatre ans.
L'évènement a rassemblé 50 tagueurs, de toutes régions et de
toutes nationalités.
Affiche
de présentation de l'évènement « L'Art Vélo » à
Lille
De
même, en 2009, le maire du XX ème arrondissement de Paris dont nous
avons déjà parlé, a invité trois street artistes à venir taguer
l'espace du Carré de Baudouin et ses alentours. Par la suite, toute
une ballade a été organisée, sous la forme d'un parcours, afin de
découvrir les œuvres encore visibles produites par les artistes. De
la rue des Pyrénées à la place Maurice Chevalier en passant par la
rue du Jourdain, c'est toute une visite du quartier de Ménilmontant
et des œuvres de l'Est parisien qui a été organisée.
Carte du circuit
Certes
le street art est né au Etats Unis dans les années 70 avec la
montée de la culture urbaine, néanmoins il tend à se développer
dans le monde entier, avec de nombreux festivals qui s'exportent dans
des pays plutôt pauvres, dans le but de les dévoiler au monde
entier comme pour le festival Djerbahood, en Tunisie, mais aussi,
comme dans le cas du festival Mural à Montréal, dévoiler au grand
public la culture urbaine.
Le
festival Djerbahood se déroule dans un village traditionnel
tunisien, Erriadh, sur l'île de Djerba. C'est la galerie itinérance
qui est à l'origine de ce véritable musée à ciel ouvert. Plus
d'une centaine d'artistes de trente nationalités différentes sont
venus investir le petit village pour redécorer l'endroit avec leur
street art. Une web série a même été créée à l'occasion de ce
festival sur la chaîne franco allemande ARTE. Le festival a pour but
de redonnner une meilleure image au petit village méconnu, une
nouvelle perspective du village, car les oeuvres d'art apportent un
plus au quartier. Il faut aussi savoir que cette exposition n'est pas
complètement éphémère car les habitants vont maintenant vivre au
quotidien avec ce musée qui les entoure avec un total de 250 oeuvres
de street art. Le directeur de la galerie itinérance nous précise
que si les habitants du village souhaitent effacer les oeuvres, il
l'acceptera. Sa démarche vise à ne déranger personne, uniquement à
embellir le village.
Concernant
l'avis des habitants, ils sont très contents que cette manifestation
se déroule dans leur village et se battent même pour avoir une
oeuvre sur leurs murs.
Une
oeuvre de Dan 23, un artiste strasbourgeois
L'entrée
du vilage, Erriadh
A
Montréal, Mural est un festival de street art qui se déroule en
juin. C'est un festival plus général, sur le plan où celui-ci
intègre non pas juste des graffitis comme dans la manifestation
Djerbahood en Tunisie, mais aussi d'autres arts urbain comme la
danse, la musique, le cinéma ou encore d'autres performances
artistiques. Mural vise à célebrer la créativité et à
démocratiser l'art urbain.
En
l'espace d'une semaine, le festival propose de transformer le
boulevard Saint-Laurent en véritable musée à ciel ouvert où
s'unissent les talents d'artistes locaux et internationaux. Le but de
celui-ci est véritablement de faire découvrir à tout le monde le
street art, c'est pourquoi les graffeurs ne vous présentent pas
juste les oeuvres finies, mais les visiteurs peuvent aussi les
observer et découvrir leurs techniques de travail en direct.
Le
diamantaire est un artiste de street art français qui participe au
festival Mural de 2015. Artiste parisien multidisciplinaire, Le
diamantaire s’est vite détourné de la culture hip-hop et des
traditionnels pochoirs pour aller puiser presque exclusivement dans
des objets de récupération. Son matériau de prédilection : des
miroirs trouvés dans la rue qu’il taille et peint pour les
détourner de leur utilisation originale. Après avoir métamorphosé
ces rébuts en bijoux convoités, l’artiste les rend à la rue,
comme un cadeau, pour habiller les murs de diamants.
Une oeuvre du diamantaire
Ono'u
est un festival de street art qui se déroule sur l'île de Tahiti,
dans la ville de Papeete qui est la capitale de la Polynésie
française. C'est grâce à la jeune entreprise polynésienne, Tahiti
Nouvelle Generation, spécialisée
dans la création et la production d’événements artistiques et
culturels internationaux. Ce festival tient son nom de la contraction
du mot "ono" qui signifie l'action de joindre une chose à
une autre, et "u" qui signifie couleurs, et donc ce
festival veut représenter la rencontre des couleurs à travers l'art
du graffiti et des performances des street artistes. Ce festival se
veut un lieu de partage et de rencontres entre une quarantaine de
street artistes provenant du monde entier et la population
polynésienne.
Pour
cette semaine de célébration autour des arts graphiques de la rue,
ce seront au total plus de 1500m2 de surface qui seront installés et
peints de jour et de nuit sur le site emblématique de Toata, face à
la rade de Papeete et l’île de Moorea. Pour la deuxième édition
de ce festival, les organisateurs ont décidé d'organiser un
concours de street art dénommé ONO'U battle qui se tiendra du 5 au
9 mai 2015. Le type de graffiti effectué dans ce festival sont des
grandes fresques peintes sur des murs. Les performances sont
réalisées sur des nacelles à plusieurs mètres de haut.
L'affiche
du festival et les oeuvres réalisées au festival ONO'U
C)
Un art utile
JR
est un street artiste français d'origine tunisienne. Son
pseudonyme représente les initiales de son nom (Jean René) et fait
référence à J.
R. Ewing,
le personnage principal de la série américaine, Dallas. JR est un
street artiste qui s'illustre non dans les graffitis comme la
plupart, mais dans l'installation de photographie et surtout de
portraits à travers le monde.
En
2008, le film « Women are heroes » souligne la dignité
des femmes qui sont souvent les cibles de conflits.
JR
et son équipe traversent de nombreux pays comme le Brésil, le
Cambodge, l'Inde, ou encore le Kenya, des pays donc plutôt pauvres
et qui abritent beaucoup de bidonvilles, et des villages manquant de
moyens financiers pour accéder à l'éducation ou à des conditions
de vie décente.
Morro
de Providencia est la première favela de Rio de Janeiro, où la
violence est très présente, et JR rencontre notamment une veuve,
Rosiete Marinho qui témoigne tout d'abord de son quotidien. Sa
maison est connue comme la maison des Veuves parce qu’à
l’intérieur, sa mère est une veuve, sa tante est veuve, elle même
est veuve, et même sa fille est déjà veuve elle aussi, tout cela à
cause de la violence apportée dans la favela. En effet, dans la
favela, on compte de très nombreuses veuves, car les hommes sont
impliqués ou pris à parti par les nombreux gangs que compte le
bidonville. Elle raconte aussi les problèmes avec la police qu'il y
a au sein de la favela. Pour cause le trafic de drogues qui y est
omniprésent.
JR
rencontre alors les enfants de la favela, qui n'ont pour beaucoup
plus leurs pères. Sur les murs ont peut apercevoir que les tags y
sont très présents, mais rien d'artistique, ce sont seulement des
inscriptions sans intérêt artistique. Ils nous racontent que la
violence y est extrêmement présente et que le reste de la ville,
les personnes qui vivent dans les quartiers plus aisées de Rio de
Janeiro les considèrent comme des bêtes. Les enfants rêvent tout
de même de s'en sortirent, ont « une grande faim de culture »,
et estiment que le seul moyen d'améliorer leurs conditions de vie
est de se cultiver par tous les moyens. C'est pourquoi JR les associe
à un son projet et choisit d'afficher des photos des enfants sur les
murs de la favela. A cette nouvelle, les enfants sont extrêmement
heureux, « cela permettra d'élargir notre culture de l'art et
notre éducation », « je trouve ça très positif sur le
fait que ces photographies vont dégager une meilleure vision de la
favela ». A la vue des enfants, je les ai trouvé très
matures pour leurs jeunes âges, ils se rendent compte que la vie
qu'ils mènent est dure. Ils se rendent également compte de la
nécessité et de l'importance de l'éducation.
Quand
les femmes découvrent leurs visages sur les murs de la favela, elles
ne savaient pas si elles devaient rire ou pleurer. Elles sont
également très émues que quelqu'un s’intéresse à elles et les
intègre au cœur du projet, ''je passe d'une simple habitante de
favela à une super star''.
JR
a également organisé une séance de dédicace d'un livre en
l'honneur de Rosiete Marinho et des villageoises de la favela. Les
femmes sont donc toutes très fières.
Au
Kenya, au bidonville de Kibera les habitations sont aussi vétustes
et d'aussi mauvaise qualité que dans la favela de Morro de
Providencia. Ce village est assez particulier dans son aménagement
et plutôt intéressant pour JR et son équipe, car il possède une
ligne de chemin de fer qui se trouve sur une petite bute, ce qui a
permit à l'équipe de faire un ''jeu'' de reconstitution visuelle,
avec les images disposées sur le train et le reste du visage qui a
été installé sur le flan de la petite colline. JR a également
décidé d'installer de grandes toiles avec les yeux et les portraits
des femmes du village. Les habitants ont nettement contribué à
l'installation de cette toile et sont aussi très contents car
l'installation de cette toile est très visible du ciel. La bâche va
également avoir un côté pratique et pas seulement esthétique,
elle va servir à renforcer la maison et éviter les fuites et les
infiltrations. Les femmes de Kibera ont l'espoir que ce projet
diffuse une bonne image du bidonville et surtout une meilleure image
que celle que diffusent les médias. C'est également une source
motivation pour un grand nombre de femmes.
Le
film continue et nous découvrons l'Inde et le Cambodge à travers le
regard d'une vieille femme.
Elle
nous raconte que dans les deux pays la prostitution est énormément
présente, et que de ce fait l'émancipation, et l'obtention de
droits pour les femmes est primordiale, ''on n'obtiendra pas nos
droits en mendiant, mais on les obtiendra en luttant''
Les
types d'installation dans ces deux pays sont très variés et les
femmes se laissent plutôt facilement entraîner par le projet. Le
photographe leur demande alors de fermer les yeux, d'ouvrir la bouche
ou encore de faire des grimaces. Les yeux des femmes sont collés sur
les bus, des portraits sont affichés sur des escaliers, sur des
voitures, des bus, des ponts, les colonnes d'une église, ou encore
dans une piscine abandonnée. La particularité en Inde c'est que sur
un mur en briques l'on a reconstitué l'un des portraits, comme un
puzzle. Il y a aussi ce visage reconstitué en couleurs, lors de la
fête des couleurs à New Delhi. L'avis des hommes est plutôt
positif. Les hommes sont d'abord étonnés, pensifs, mais aussi assez
bouleversés par leurs femmes et leurs filles.
Pour
conclure, le projet de JR est une véritable bouffée d'oxygène pour
les femmes y ayant participé. Les œuvres d'art installées dans
leurs bidonvilles égayent leurs quotidiens et leur amènent une
certaine notoriété. C'est donc une démonstration positive de ce
que peut apporter le street art dans certains pays défavorisés,
laquelle peut de plus en plus amener à une reconnaissance du street
art en tant qu'art officiel.
D)
Une opinion majoritairement ouverte au street art
Sondage
La
question : Pensez vous que le street art embellisse la ville ?
Voici
les photos que l'on a montrées aux personnes interrogées qui ne
savaient pas ce qu'était le street art :
Une
œuvre de M. Chat
315
park avenue south street art
Le
street art utilise l’environnement (ici l'arbre) comme
support
Banksy
expose son art à New York
Dans
le cadre de notre TPE nous avons donc décidé de faire réaliser un
sondage dont l'unique question est : « Pensez
vous que le street art embellisse la ville ? ». Nous sommes
donc tout d'abord allées à la rencontre des gens dans les rues de
Sélestat. Nous avons alors interrogé les passants et les
commerçants du centre ville. Nous avons aussi interrogé les
personnes de notre entourage (famille), et pour la catégorie des
plus jeunes (14-25 ans), nous sommes allées interroger les élèves
du lycée Koeberlé.
Une
après midi, nous avons également sillonné les rues de Strasbourg,
où nous trouvions plus de personnes pour répondre à notre sondage.
Nous n'avons pas choisi d'envoyer le sondage via internet, certes
cela aurait été sûrement plus rapide, mais ce qui nous intéressait
également dans notre démarche était le fait que les personnes
puissent argumenter leur réponse et d'aller sur le terrain, au
contact de la société.
Dans
la majorité des cas les gens répondaient plutôt volontiers à
notre question, même si nous avons eu aussi à faire à des cas plus
réticents. Les gens interrogés étaient tout d'abord surpris de
n'avoir à répondre qu'à une seule question. Les avis étaient
ensuite plutôt partagés, mais dans la plus grande majorité la
réponse à la question posée était oui. Comme vous pouvez le
constater nous avons donc 50 réponses par catégorie d'âge, ce qui
fait un total de 150 réponses.
Les
personnes qui ont répondu positivement ont argumenté leur réponse
par le fait que si le street art ne dégradait pas un mur, ou un lieu
public. Ils trouvaient que les graffitis, les pochoirs, ou les
différentes techniques utilisées pouvaient mettre en valeur un mur
défraîchi par exemple. Dan 23 nous racontait d'ailleurs qu'il
choisissait uniquement des murs et des endroits en mauvais état, ou
abandonnés, dans le but de leur donner une seconde vie, les embellir
grâce à son art. Les personnes de la catégorie d'âge des 14-25
ans, sont nées et ont vécu avec la montée de cette culture
urbaine, ce qui peut aussi expliquer le fait que nous n'avons que 4
réponses négatives dans cette tranche d'âge.
Les
personnes ayant répondu négativement ont argumenté leur réponse
en disant que le street art dépassait parfois les limites, qu'il
envahissait les lieux publics, et que justement il ne mettait pas en
valeur l'endroit ou le mur. Aux yeux de ces personnes là, les street
artistes commettaient une dégradation du lieu public. Les gens, et
souvent la catégorie des 51 ans et plus ont également une image
sociale négative de cet art qui n'est pas encore reconnu aux yeux de
tous et qui est encore combattu par les forces de l'ordre et par les
instances juridiques. C'est pour cela qu'on peut expliquer les 15
réponses négatives de la part de la catégorie des 51 ans et plus.
Dans
les réponses que l'on vous présente ici, il faut aussi tenir compte
des photos ci-dessus que nous avons montré lorsque les personnes ne
savaient pas ce qu'était le street art. Quand les gens savaient ce
qu'était le street art, on ne montrait volontairement pas les
photos, par peur de les influencer dans leur réponse.
Grâce
au résultat de notre sondage, nous pouvons constater qu'une majorité
des personnes interrogées sont favorables à cette forme d'art, mais
le street art continue de faire diverger les avis. En effet les
personnes plus jeunes sont plus réceptives au street art tandis que
les personnes plus âgées restent assez réticentes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire