samedi 7 mars 2015

II-...Un art qui commence à être reconnu...

A) La transition de la rue au musée et l'intégration dans le marché de l'art

1) La transition de la rue aux musées


Expostion « Au delà du street art » au Musée de la Poste à Paris du 28 novembre 2012 au 30 mars 2013

L'art du street art, malgré les nombreuses lois qui freinent sa reconnaissance, commence à être reconnu dans le monde entier. En effet, on assiste à une ouverture grandissante de la part des musées pour ceux qui sont vus comme des « voyous », et ce depuis déjà le siècle dernier.

Keith Haring, étudiant en arts-plastiques à la School of Visual Arts de New York, tagua de 1978 à 1980 dans la rue et dans le métro. Et en 1981, sa renommée grandit largement. Il expose aux Etats-Unis, puis en Europe et au Japon, dans galeries et musées.
Jean-Michel Basquiat, allias Samo, lui aussi tagueur des métros, expose en 1981 dans les galeries des Etats Unis, de la Suisse et du Japon.
Lenny Mc Gurr, allias Futura 2000, après les tags des métros, passera lui aussi à l'exposition, d'abord à la Fun Gallery de New York, puis commence une carrière internationale, en passant par l'illustration de la campagne de promotion de ceux qui maudissaient auparavant son travail, la RATP, en 1984. En 1983, la galerie de Sidney Janis à New York ouvre ses portes aux tagueurs et leur consacre une exposition.


Affiche de présentation de l'exposition de graffiti à la galerie de Sidney Janis à New York en 1983

Aujourd'hui, la question du street art intégré aux musées est encore discutée. Pour Franck Le Feuvre, responsable de la galerie Le Feuvre à Paris, les différentes expositions dédiées au street art comme celle de la Tate Modern de Londres en 2008, ou la « Tag et graff, la collection Grallizia » au Grand Palais en 2009, sont des preuves que le street art a désormais sa place dans les musées. Selon lui, « les institutions ne peuvent pas ignorer un mouvement d'une telle ampleur » argument qu'il a donné dans une enquête menée par le magazine « connaissance des arts ».
En revanche, pour Frédérique Calandra, le maire du XX ème arrondissement de Paris, le street art n'a pas sa place dans les musées. Dans une interview donnée au même journal « connaissance des arts », il dit « le street art au musée ? Je le trouve mieux adapté à la rue : né dedans et fait pour ». Selon lui, les artistes créateurs des œuvres de rue doivent rester « sauvages et libres ». Le maire voudrait apporter aux habitants de Paris, qui pour la plupart ne fréquentent ni musées ni galeries, un art disponible directement dans la rue. Il dit « un graffeur qui travaille devant les passants, c'est comme un atelier à ciel ouvert ». L'élu va même jusqu'à encourager les villes à s'ouvrir davantage au street art, en réservant certains espaces au graff, comme il l'a fait lui même devant le Carré de Baudouin en invitant, en 2009, les artistes Mesnager, Nemo et Mosko à venir peindre le mur à l'entrée du bâtiment, dont nous reparlerons plus loin.


Mais on peut se demander quelle est la position des principaux concernés par cette intégration au sein des musées : les artistes aux mêmes.
Pour le graffeur Dan 23 dont nous avons pu faire la rencontre, c'est toujours dans la rue que son art peut être le plus vu. En effet, la population dans les musées est bien inférieure à celle des rues, et c'est encore là que ses œuvres sont les plus remarquées.
Sur un plan plus technique, l'artiste nous disait préférer la rue en raison de la diversité des supports auxquels il faut s'adapter, supports qui feront, selon ses propres mots « partie intégrante du graffisme de l'oeuvre », et qui ne se résument pas, contrairement aux productions destinées aux musées, à une toile.
L'artiste Stoul nous confiait en revanche ne pas pouvoir choisir entre rue et musée. « Dans la rue j'ai pu me faire connaître, exposer mes œuvres aux yeux de tous, mais cela reste gratuit, je n'y gagne pas ma vie. Dans les galeries je vends mes tableaux, l'un et l'autre sont complémentaires » nous disait-elle.
Pour les street artistes, l'intégration de leurs oeuvres au sein des musées est donc aussi un enjeu financier. Elle leur permet de vivre de leur art, ou au moins de gagner grâce à lui un revenu supplémentaire.

2) L'intégration dans le marché de l'art
Mais qui dit accès aux musées, dit accès au marché de l'art. Favorisé par son entrée progressive dans les galeries, le street art gagne en popularité, popularité remarquable notamment à travers les ventes aux enchères. Mais c'est un mouvement qui va dans les deux sens, puisque les ventes aux enchères urbaines incitent également les musées et les galeries à se lancer dans cette nouvelle facette de l'art, selon Arnaux Oliveux, spécialiste de l'art contemporain chez Artcurial, maison de vente aux enchères.
On assiste à des phénomènes de vente records. Une œuvre de Banksy par exemple, a été arrachée de son mur d'origine pour être vendues aux enchères, où les prix adjugés dépassent de loin les estimations premières. « Girl and Balloon » a été vendue le 27 juin 2012 au prix de 130 796 euros, dont il n'a d'ailleurs rien touché. Réagissant à cette vente via son compte facebook, il a déclaré :"I can't believe you morons actually buy this shit". Littéralement, « je ne peux pas croire que des abrutis achètent cette merde ». On peut encore citer la boite aux lettres de C215, acquise au prix de 23 200 euros, à 300% au dessus de son prix estimé, le 22 janvier 2013.


La boite aux lettres de C215 


« Girl and Balloon », de Banksy

Ainsi, le street art gagne sa place dans le marché de l'art au fur et à mesure que sa popularité grandit. Selon « Strip Art le Blog », le chiffre d'affaire lié à l'art urbain représentait un total de 566 992 euros en 2011, chiffre d'affaire qui n'a fait qu'augmenter depuis. En 2012, il représentait 1 008 206 euros, puis 1 297 151 en 2013, soit une augmentation de plus de 100% en trois ans. C'est donc tout un marché qui se construit autour du street art, un marché en pleine expansion.

3) Lorsque la rue devient le musée : les exemples de Lille et Paris

Au printemps 2013, la ville de Lille associée à la Biennale Internationale d'Art Mural, a dédié certains de ses murs à dedes tagueurs nationaux et internationaux, et proposé un plan de parcours à vélo pour découvrir les œuvres réalisées. Cinq autres villes de la région ont participé à l'exposition, dont les œuvres, vernies et protégées, devraient durer au minimum quatre ans. L'évènement a rassemblé 50 tagueurs, de toutes régions et de toutes nationalités.


Affiche de présentation de l'évènement « L'Art Vélo » à Lille

De même, en 2009, le maire du XX ème arrondissement de Paris dont nous avons déjà parlé, a invité trois street artistes à venir taguer l'espace du Carré de Baudouin et ses alentours. Par la suite, toute une ballade a été organisée, sous la forme d'un parcours, afin de découvrir les œuvres encore visibles produites par les artistes. De la rue des Pyrénées à la place Maurice Chevalier en passant par la rue du Jourdain, c'est toute une visite du quartier de Ménilmontant et des œuvres de l'Est parisien qui a été organisée.


Carte du circuit 

B) Le street art se développe dans le monde entier



Certes le street art est né au Etats Unis dans les années 70 avec la montée de la culture urbaine, néanmoins il tend à se développer dans le monde entier, avec de nombreux festivals qui s'exportent dans des pays plutôt pauvres, dans le but de les dévoiler au monde entier comme pour le festival Djerbahood, en Tunisie, mais aussi, comme dans le cas du festival Mural à Montréal, dévoiler au grand public la culture urbaine.

Le festival Djerbahood se déroule dans un village traditionnel tunisien, Erriadh, sur l'île de Djerba. C'est la galerie itinérance qui est à l'origine de ce véritable musée à ciel ouvert. Plus d'une centaine d'artistes de trente nationalités différentes sont venus investir le petit village pour redécorer l'endroit avec leur street art. Une web série a même été créée à l'occasion de ce festival sur la chaîne franco allemande ARTE. Le festival a pour but de redonnner une meilleure image au petit village méconnu, une nouvelle perspective du village, car les oeuvres d'art apportent un plus au quartier. Il faut aussi savoir que cette exposition n'est pas complètement éphémère car les habitants vont maintenant vivre au quotidien avec ce musée qui les entoure avec un total de 250 oeuvres de street art. Le directeur de la galerie itinérance nous précise que si les habitants du village souhaitent effacer les oeuvres, il l'acceptera. Sa démarche vise à ne déranger personne, uniquement à embellir le village.
Concernant l'avis des habitants, ils sont très contents que cette manifestation se déroule dans leur village et se battent même pour avoir une oeuvre sur leurs murs.


Une oeuvre de Dan 23, un artiste strasbourgeois



L'entrée du vilage, Erriadh




A Montréal, Mural est un festival de street art qui se déroule en juin. C'est un festival plus général, sur le plan où celui-ci intègre non pas juste des graffitis comme dans la manifestation Djerbahood en Tunisie, mais aussi d'autres arts urbain comme la danse, la musique, le cinéma ou encore d'autres performances artistiques. Mural vise à célebrer la créativité et à démocratiser l'art urbain. En l'espace d'une semaine, le festival propose de transformer le boulevard Saint-Laurent en véritable musée à ciel ouvert où s'unissent les talents d'artistes locaux et internationaux. Le but de celui-ci est véritablement de faire découvrir à tout le monde le street art, c'est pourquoi les graffeurs ne vous présentent pas juste les oeuvres finies, mais les visiteurs peuvent aussi les observer et découvrir leurs techniques de travail en direct.
Le diamantaire est un artiste de street art français qui participe au festival Mural de 2015. Artiste parisien multidisciplinaire, Le diamantaire s’est vite détourné de la culture hip-hop et des traditionnels pochoirs pour aller puiser presque exclusivement dans des objets de récupération. Son matériau de prédilection : des miroirs trouvés dans la rue qu’il taille et peint pour les détourner de leur utilisation originale. Après avoir métamorphosé ces rébuts en bijoux convoités, l’artiste les rend à la rue, comme un cadeau, pour habiller les murs de diamants.


Une oeuvre du diamantaire



Une oeuvre présenté au festival MURAL






Ono'u est un festival de street art qui se déroule sur l'île de Tahiti, dans la ville de Papeete qui est la capitale de la Polynésie française. C'est grâce à la jeune entreprise polynésienne, Tahiti Nouvelle Generation, spécialisée dans la création et la production d’événements artistiques et culturels internationaux. Ce festival tient son nom de la contraction du mot "ono" qui signifie l'action de joindre une chose à une autre, et "u" qui signifie couleurs, et donc ce festival veut représenter la rencontre des couleurs à travers l'art du graffiti et des performances des street artistes. Ce festival se veut un lieu de partage et de rencontres entre une quarantaine de street artistes provenant du monde entier et la population polynésienne.
Pour cette semaine de célébration autour des arts graphiques de la rue, ce seront au total plus de 1500m2 de surface qui seront installés et peints de jour et de nuit sur le site emblématique de Toata, face à la rade de Papeete et l’île de Moorea. Pour la deuxième édition de ce festival, les organisateurs ont décidé d'organiser un concours de street art dénommé ONO'U battle qui se tiendra du 5 au 9 mai 2015. Le type de graffiti effectué dans ce festival sont des grandes fresques peintes sur des murs. Les performances sont réalisées sur des nacelles à plusieurs mètres de haut.





L'affiche du festival et les oeuvres réalisées au festival ONO'U

C) Un art utile

JR est un street artiste français d'origine tunisienne. Son pseudonyme représente les initiales de son nom (Jean René) et fait référence à J. R. Ewing, le personnage principal de la série américaine, Dallas. JR est un street artiste qui s'illustre non dans les graffitis comme la plupart, mais dans l'installation de photographie et surtout de portraits à travers le monde.

En 2008, le film « Women are heroes » souligne la dignité des femmes qui sont souvent les cibles de conflits.
JR et son équipe traversent de nombreux pays comme le Brésil, le Cambodge, l'Inde, ou encore le Kenya, des pays donc plutôt pauvres et qui abritent beaucoup de bidonvilles, et des villages manquant de moyens financiers pour accéder à l'éducation ou à des conditions de vie décente.




Morro de Providencia est la première favela de Rio de Janeiro, où la violence est très présente, et JR rencontre notamment une veuve, Rosiete Marinho qui témoigne tout d'abord de son quotidien. Sa maison est connue comme la maison des Veuves parce qu’à l’intérieur, sa mère est une veuve, sa tante est veuve, elle même est veuve, et même sa fille est déjà veuve elle aussi, tout cela à cause de la violence apportée dans la favela. En effet, dans la favela, on compte de très nombreuses veuves, car les hommes sont impliqués ou pris à parti par les nombreux gangs que compte le bidonville. Elle raconte aussi les problèmes avec la police qu'il y a au sein de la favela. Pour cause le trafic de drogues qui y est omniprésent.
JR rencontre alors les enfants de la favela, qui n'ont pour beaucoup plus leurs pères. Sur les murs ont peut apercevoir que les tags y sont très présents, mais rien d'artistique, ce sont seulement des inscriptions sans intérêt artistique. Ils nous racontent que la violence y est extrêmement présente et que le reste de la ville, les personnes qui vivent dans les quartiers plus aisées de Rio de Janeiro les considèrent comme des bêtes. Les enfants rêvent tout de même de s'en sortirent, ont « une grande faim de culture », et estiment que le seul moyen d'améliorer leurs conditions de vie est de se cultiver par tous les moyens. C'est pourquoi JR les associe à un son projet et choisit d'afficher des photos des enfants sur les murs de la favela. A cette nouvelle, les enfants sont extrêmement heureux, « cela permettra d'élargir notre culture de l'art et notre éducation », « je trouve ça très positif sur le fait que ces photographies vont dégager une meilleure vision de la favela ». A la vue des enfants, je les ai trouvé très matures pour leurs jeunes âges, ils se rendent compte que la vie qu'ils mènent est dure. Ils se rendent également compte de la nécessité et de l'importance de l'éducation.
Quand les femmes découvrent leurs visages sur les murs de la favela, elles ne savaient pas si elles devaient rire ou pleurer. Elles sont également très émues que quelqu'un s’intéresse à elles et les intègre au cœur du projet, ''je passe d'une simple habitante de favela à une super star''.
JR a également organisé une séance de dédicace d'un livre en l'honneur de Rosiete Marinho et des villageoises de la favela. Les femmes sont donc toutes très fières.


Au Kenya, au bidonville de Kibera les habitations sont aussi vétustes et d'aussi mauvaise qualité que dans la favela de Morro de Providencia. Ce village est assez particulier dans son aménagement et plutôt intéressant pour JR et son équipe, car il possède une ligne de chemin de fer qui se trouve sur une petite bute, ce qui a permit à l'équipe de faire un ''jeu'' de reconstitution visuelle, avec les images disposées sur le train et le reste du visage qui a été installé sur le flan de la petite colline. JR a également décidé d'installer de grandes toiles avec les yeux et les portraits des femmes du village. Les habitants ont nettement contribué à l'installation de cette toile et sont aussi très contents car l'installation de cette toile est très visible du ciel. La bâche va également avoir un côté pratique et pas seulement esthétique, elle va servir à renforcer la maison et éviter les fuites et les infiltrations. Les femmes de Kibera ont l'espoir que ce projet diffuse une bonne image du bidonville et surtout une meilleure image que celle que diffusent les médias. C'est également une source motivation pour un grand nombre de femmes.



Le film continue et nous découvrons l'Inde et le Cambodge à travers le regard d'une vieille femme.
Elle nous raconte que dans les deux pays la prostitution est énormément présente, et que de ce fait l'émancipation, et l'obtention de droits pour les femmes est primordiale, ''on n'obtiendra pas nos droits en mendiant, mais on les obtiendra en luttant''
Les types d'installation dans ces deux pays sont très variés et les femmes se laissent plutôt facilement entraîner par le projet. Le photographe leur demande alors de fermer les yeux, d'ouvrir la bouche ou encore de faire des grimaces. Les yeux des femmes sont collés sur les bus, des portraits sont affichés sur des escaliers, sur des voitures, des bus, des ponts, les colonnes d'une église, ou encore dans une piscine abandonnée. La particularité en Inde c'est que sur un mur en briques l'on a reconstitué l'un des portraits, comme un puzzle. Il y a aussi ce visage reconstitué en couleurs, lors de la fête des couleurs à New Delhi. L'avis des hommes est plutôt positif. Les hommes sont d'abord étonnés, pensifs, mais aussi assez bouleversés par leurs femmes et leurs filles.

Pour conclure, le projet de JR est une véritable bouffée d'oxygène pour les femmes y ayant participé. Les œuvres d'art installées dans leurs bidonvilles égayent leurs quotidiens et leur amènent une certaine notoriété. C'est donc une démonstration positive de ce que peut apporter le street art dans certains pays défavorisés, laquelle peut de plus en plus amener à une reconnaissance du street art en tant qu'art officiel.






D) Une opinion majoritairement ouverte au street art


Sondage

La question : Pensez vous que le street art embellisse la ville ?


Voici les photos que l'on a montrées aux personnes interrogées qui ne savaient pas ce qu'était le street art :


Une œuvre de M. Chat


315 park avenue south street art


Le street art utilise l’environnement (ici l'arbre) comme support


Banksy expose son art à New York

Dans le cadre de notre TPE nous avons donc décidé de faire réaliser un sondage dont l'unique question est : « Pensez vous que le street art embellisse la ville ? ». Nous sommes donc tout d'abord allées à la rencontre des gens dans les rues de Sélestat. Nous avons alors interrogé les passants et les commerçants du centre ville. Nous avons aussi interrogé les personnes de notre entourage (famille), et pour la catégorie des plus jeunes (14-25 ans), nous sommes allées interroger les élèves du lycée Koeberlé.
Une après midi, nous avons également sillonné les rues de Strasbourg, où nous trouvions plus de personnes pour répondre à notre sondage. Nous n'avons pas choisi d'envoyer le sondage via internet, certes cela aurait été sûrement plus rapide, mais ce qui nous intéressait également dans notre démarche était le fait que les personnes puissent argumenter leur réponse et d'aller sur le terrain, au contact de la société.

Dans la majorité des cas les gens répondaient plutôt volontiers à notre question, même si nous avons eu aussi à faire à des cas plus réticents. Les gens interrogés étaient tout d'abord surpris de n'avoir à répondre qu'à une seule question. Les avis étaient ensuite plutôt partagés, mais dans la plus grande majorité la réponse à la question posée était oui. Comme vous pouvez le constater nous avons donc 50 réponses par catégorie d'âge, ce qui fait un total de 150 réponses.

Les personnes qui ont répondu positivement ont argumenté leur réponse par le fait que si le street art ne dégradait pas un mur, ou un lieu public. Ils trouvaient que les graffitis, les pochoirs, ou les différentes techniques utilisées pouvaient mettre en valeur un mur défraîchi par exemple. Dan 23 nous racontait d'ailleurs qu'il choisissait uniquement des murs et des endroits en mauvais état, ou abandonnés, dans le but de leur donner une seconde vie, les embellir grâce à son art. Les personnes de la catégorie d'âge des 14-25 ans, sont nées et ont vécu avec la montée de cette culture urbaine, ce qui peut aussi expliquer le fait que nous n'avons que 4 réponses négatives dans cette tranche d'âge.
Les personnes ayant répondu négativement ont argumenté leur réponse en disant que le street art dépassait parfois les limites, qu'il envahissait les lieux publics, et que justement il ne mettait pas en valeur l'endroit ou le mur. Aux yeux de ces personnes là, les street artistes commettaient une dégradation du lieu public. Les gens, et souvent la catégorie des 51 ans et plus ont également une image sociale négative de cet art qui n'est pas encore reconnu aux yeux de tous et qui est encore combattu par les forces de l'ordre et par les instances juridiques. C'est pour cela qu'on peut expliquer les 15 réponses négatives de la part de la catégorie des 51 ans et plus.

Dans les réponses que l'on vous présente ici, il faut aussi tenir compte des photos ci-dessus que nous avons montré lorsque les personnes ne savaient pas ce qu'était le street art. Quand les gens savaient ce qu'était le street art, on ne montrait volontairement pas les photos, par peur de les influencer dans leur réponse.

Grâce au résultat de notre sondage, nous pouvons constater qu'une majorité des personnes interrogées sont favorables à cette forme d'art, mais le street art continue de faire diverger les avis. En effet les personnes plus jeunes sont plus réceptives au street art tandis que les personnes plus âgées restent assez réticentes.

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